À propos de
La Société des Nouveaux Mondes se définit comme un projet de recherche et de création, essayant de construire son idéologie propre. Sa pensée tente de s’élargir à partir des différentes pistes explorées lors des collaborations/invitations en cours et à venir.
Chaque artiste apportera son point de vue et son opinion sur les problématique interrogées et portées par la Société. La Société devient ainsi un espace d’échange, libre et ouvert, de réflexion et de construction collective.
Bio
Lorca Chloé Devanne Langlais est né·e en 1994, vit et travaille à Marseille. Diplômé·e d’un DNSEP en 2017, actuellement en DSRA à l’École Supérieure d’Art Annecy Alpes (ESAAA).
Mon travail fait converger une pratique brute de la sculpture avec une approche empirique des nouvelles technologies dans des formes d’installation-fictions. Avec la création de La Société des Nouveaux Mondes* (SNM) en 2019, ma pratique prend une nouvelle tournure en questionnant le processus collectif de production, la notion d’auteur·x et de multi-identités, et l’expérimentation autour de différents axes de recherche.
On laisse donc cohabiter plusieurs identités au sein d’une même pratique artistique, sans que celles-ci aient des frontières tout à fait définies, provoquant parfois des collaborations avec soi·x-même un peu ambiguës. On questionne également les voies de diffusion de ces travaux, jouant des noms et des pronoms jusqu’à trouver les formulations adéquates.
D’un point de vue formel, les installations et sculptures que l’on produit présentent une certaine redondance des outils numériques dits « DIY » et de formes plus archaïques et primitives. On opère dans un style post-industriel marqué par l’ère numérique et par la notion de progrès. L’histoire, au sens fictionnel, est souvent l’élément principal, celui qui regroupe et complexifie les relations symboliques et signifiants du son, de l’image, du volume et des matières. On rejoue des dynamiques de systèmes sociaux ou sociétaux afin d’en dégager de nouvelles modalités et d’en refondre les enjeux.
La volonté de confronter ces éléments réside souvent dans un questionnement intense autour de nos modes de vie. Par l’usage de rituels sociaux, d’amalgames d’objets et de matières, et de projections futuristes avortées on tente de construire une archéologie précoce d’une société déjà en voie de disparition et d’en produire des alternatives plus ou moins fantasques.
Par d’autres voies, on s’intéresse aux moyens de production collectifs, à créer des outils de « collectivisation » artistique. Notamment, la SNM, dont la forme est variable, procède sur trois axes principaux de recherches : être soi·x-même un outil-collectif (une casquette), être une plateforme proposant des outils d’interactivité et d’expérimentation des technologies de manière décomplexée. S’en distinguent trois projets : KernGram, RE-produce et Eldorado/s. Ce dernier procède par invitations pour des projets réunissant ponctuellement un collectif de personnes qui prennent ainsi la tête de la SNM. Le collectif travaille ensemble sur un temps et lieu donné afin d’expérimenter les modalités du format d’exposition, se questionner sur l’économie de l’artiste mais surtout prendre le temps de produire ensemble/du moins collectivement. Les Eldorado/s prennent également la forme de workshops sur des thématiques plus spécifiques participant à la reconstruction permanente de cette entité.
Mandat
La Société des Nouveaux Mondes part du constat que les progrès technologiques des dernières années ouvrent de nombreuses possibilités, sans forcément répondre aux diverses problématiques économiques, sociales et écologiques que les populations rencontrent à travers le monde. La Société constate également que cette non-réponse aux problèmes vitaux, va de pair avec un système d’échanges, capitaliste, qui favorise toujours les mêmes personnes, et à une considération de la personne humaine comme consommateur-travailleur systématique. En réponse à cette construction du monde, de nombreux courants, dits « alternatifs », apparaissent, souvent basés sur le DIY, l’autogestion, l’indépendance et l’autoproduction.
Dans le monde de l’art, ce modèle économique et social est encore dominant et reste écrasant, notamment pour les artistes.
La Société, s’emparant de ces constats, souhaite créer un pont, un Eldorado, où l’artiste pourrait être décideur.euse.x en matière de diffusion et de création. La Société voit dans les nouvelles technologies, l’Internet et la vie numérique, un potentiel émancipatoire qui n’a pas encore été suffisamment exploré.